Park Chae Dalle & Park Chae Biole

Nées en 1997 à Paris, les jumelles Park Chae vivent et travaillent entre la France et la Corée. Leur pratique artistique mêle peinture, écriture poétique, tricot et sculpture. Enfants, elles repartent en Corée du Sud, dans la province de Gangwon, où elles suivent un enseignement polyglotte en coréen, français, anglais, japonais et espagnol. Elles reviennent ensuite en France pour leurs études supérieures et obtiennent en 2020 leur diplôme de l’École des Beaux-Arts de Cergy avec les Félicitations du Jury.

Bien qu’elles aient chacune une démarche artistique singulière, Biole et Dalle présentent souvent leur travail dans des Duo Shows, explorant à la fois leur gémellité et la singularité de leurs pratiques respectives. Elles ont participé à de nombreuses résidences et expositions collectives en France et à l’étranger. Séoul leur a consacré deux expositions communes: “Our Walk” au Centre d’Art OF (2021) et une autre à Alterside (2023). En France, leur premier Duo Show, “Climb and Pause”, organisé par la galerie Anne-Laure Buffard, a eu lieu en 2022 à La Caserne. Elles ont été mises à l’honneur dans l’exposition Good Morning Korea: “Au Pays du matin calme”, dans la vitrine de la Maison Guerlain, partenaire d’Art Basel Paris (commissariat Hervé Mikaeloff). Deux expositions personnelles ont enfin été consacrées à chacune des artistes à la Galerie Anne-Laure Buffard en 2024 et leur travaux ont été exposés dans le cadre d’un trio show à l’occasion des 10 ans d’Asia Now en octobre 2024.

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Architecture affective
à propos de l’exposition “Packing/Unpacking Home”
Texte: Alexandra McIntosh

Park Chae Biole et Park Chae Dalle sont deux artistes vivant et travaillant à Paris, diplômées en 2020 de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Sœurs jumelles, elles explorent, tant dans leur pratique individuelle que collaborative, les champs de la peinture, du textile, de l’installation, de la performance, de la poésie ou encore des projets curatoriaux.

Premières résidentes de La Borie Art Residency, Biole et Dalle ont été invitées à séjourner pendant plusieurs semaines au Château de la Borie, à Solignac, en Nouvelle-Aquitaine, avant de présenter une exposition des œuvres réalisées à l’issue de la résidence. Le Château de La Borie, édifié au XVII^e siècle, se dresse au cœur de jardins à la française et d’un jardin dit “en mouvement”, de denses forêts et de pâturages animés. Sa façade symétrique, percée de larges ouvertures, est encadrée de fines tourelles. À l’intérieur, des pièces baignées de lumière s’ouvrent sur les jardins et le paysage alentour, conformément à l’esthétique architecturale de l’époque, où la nature était pensée comme le prolongement du bâti, une fusion harmonieuse de l’artifice et du vivant, sous le signe de l’ordre et de l’équilibre.

“Packing/Unpacking Home” [Emballer/déballer sa maison] est une exposition qui investit de nombreux espaces du château. C’est tout autant une exposition qu’une occupation temporaire du lieu, à la fois approuvée et joyeuse – une définition provisoire d’un “chez-soi” loin de chez soi. L’acte d’emballer et de déballer évoque des gestes à la fois banals et lourds de sens. Le déracinement et le déplacement côtoient la préparation d’objets domestiques pour le voyage. Le fait de s’assurer de la sécurité du transport et de limiter la casse concerne tout autant les matériaux fragiles que l’on pourrait emporter que l’équilibre mental et la capacité à se forger un sentiment d’appartenance dans des espaces qui ne nous sont pas familiers.

Les sœurs Park Chae, dont les démarches individuelles se font écho et se croisent tout en affirmant leur propre terrain d’exploration, ont conjugué leur savoir-faire et leur intuition pour créer à La Borie une composition à quatre mains.

En amont de la résidence, Biole et Dalle avaient apporté de Corée des tissus de coton et de la ficelle, matériaux à l’origine de Bojagi 1–10, une installation textile et multi-médiums. De grands carrés de tissu, d’un mètre ou plus, sont recouverts de pièces plus petites, teintes ou peintes, puis cousues. L’œuvre s’inspire de la tradition du bojagi, étoffes coréennes autrefois utilisées pour emballer des cadeaux, des objets du quotidien, parfois à des fins cérémonielles. Véritable art à part entière, le bojagi était réalisé exclusivement par des femmes, d’une seule pièce de soie, coton ou chanvre, ou composé d’assemblages de pièces plus petites cousues entre elles. Les variantes les plus luxueuses ou élaborées étaient ornées de feuilles d’or, de peinture ou de broderies. […]

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Partenaires et crédits

Une exposition en partenariat avec la
Galerie Anne-Laure Buffard

Vues d’exposition: Wonwoo Kim
Portrait des artistes: Helene Chen